On n’écrit presque plus comme cela. Malheureusement. Gérald Tougas raconte avec un style d’un remarquable classicisme, sans être désuet. On pourrait penser à Proust ou même à Stendhal… mais aujourd’hui. Voilà, n’est-ce pas un intéressant « cocktail » stylistique ? Ce n’est rien… l’histoire est tout à fait à l’avenant ! L’auteur compose admirablement bien « cette longue phrase qu’est un roman », pour le citer.
Le deuxième train de la nuit fait suite, sans en être véritablement la suite à La mauvaise foi (1990), car ce roman a sa cohérence propre, même s’il explore le même univers. Nous sommes toujours en 1969, en cette année où l’homme a marché sur la lune. Et revoilà les deux mêmes narrateurs, Marcel et Philippe. Celui-ci se trouve à Sainte-Luce avec Marcel. Il est revenu au pays pour y finir ses jours. L’oncle et le neveu se ressemblent en ce qu’ils sont tous les deux des exilés volontaires. Ici c’est Philippe, l’autodidacte grand parleur, qui raconte sa propre histoire. Que s’est-il passé au cours d’une certaine nuit il y a longtemps ?
Gérald Tougas est un écrivain discret, peu prolifique qui toujours « attend l’heure » de l’écriture. Prix littéraire du Gouverneur général et Prix Alfred-DesRochers en 1990 pour son roman La mauvaise foi, il publie, en 1996, La clef de sol et autres récits. Depuis, nous ne pouvions qu’attendre que lui revienne l’heure de l’écriture.
« Vingt-trois ans se sont écoulés entre un premier roman couronné d’un prix du Gouverneur général et la publication du Deuxième train de la nuit de Gérald Tougas. Une œuvre dense, chargée de mots, mais surtout chargée de sens, où l’auteur aborde l’homophobie, l’omniprésence de la religion et y annonce l’extinction des francophones d’Amérique. Tout ça dans le décor rural des années 60. »
- Ugo Giguère, Granby Express« À vrai dire, Le deuxième train de la nuit est tout sauf banal. Et tout sauf échevelé, au final. Ce qui peut sembler agaçant, rébarbatif, et l’est dans un sens, dans un premier temps, finit par nous gagner, nous aspirer. On a affaire à un oiseau rare. »
- Danielle Laurin, Le Devoir« Son style particulier et classiciste pourrait être proche d’un Proust d’aujourd’hui. […] Laissons donc place à ce train de la nuit que M. Tougas nous fait prendre ! »
- Claire Tétreault, Le Courrier