Mulo : nom masculin. Chez les Tziganes, âme d’un défunt qui, s’il ne lui est pas rendu hommage dans les règles, pourra revenir tourmenter les vivants. Mulos : roman dans lequel Johanne Pothier donne à entendre une langue riche et mélodieuse pour dresser le portrait de deux femmes aux destins entrecroisés, l’une et l’autre emportées par les grands courants du 20e siècle.
Deux enfants au lourd passé. Suzanne, la blonde… fruit du Lebensborn des Ardennes, une usine à bébés hitlérienne. Une fillette mise au monde pour la gloire du Führer et de la race aryenne. Et Jeanne, la brune… Tzigane rescapée des camps. Sans nom et sans âge. Orpheline de guerre étrangement douée pour le violon, que le destin portera sur les plus grandes scènes musicales du monde. Sa liaison amoureuse avec Onur, un esprit libre et fantaisiste, lui laissera croire pour un temps en une vie simple et bonne. Avant que le spectre de sa cage, omniprésent dans son esprit, resserre ses barreaux autour d’elle et ressuscite les mulos de son passé.
Musicienne et auteure, Johanne Pothier aime vivre des aventures à travers les multiples visages de femmes et d’hommes qui émergent de son imaginaire ; adopter leurs coutumes, leurs personnalités, leurs émotions et les partager. Enfant unique, seule dans sa chambre, elle s’inventait chaque soir des histoires à dormir debout. Adolescente, elle les a mises sur papier. Adulte, elle les a vécues ou du moins le croit-elle !
« Il y a une musicalité et un rythme qui se dégagent naturellement de la plume de l’auteure. Et on se laisse naturellement porter à travers le laid, mais surtout le beau, les bribes de lumière qui percent les doutes et les moments sombres. Parce qu’au-delà du drame entourant l’histoire de Jeanne et de Suzanne, il y a l’espoir de se reconstruire. »
- Marie-Ève Alarie, L'Hebdo Journal« À coups d’allers et retours dans les souvenirs de Jeanne, on suit avec curiosité son évolution comme violoniste de concert et surtout ses rapports avec Suzanne, en se demandant comment la vérité éclatera. À quoi s’ajoute le plaisir d’un texte où les mots glissent en douceur, même dans les scènes les plus dures et pourtant nécessaires. Un sens de l’harmonie que l’autrice tire de son passé de musicienne qui l’a menée jusqu’à la direction du Conservatoire de musique de Trois-Rivières. »
- Josée Boileau, Le Journal de Montréal« Une quête identitaire profonde, des relations où se mêlent laideur et beauté, des passés lourds aux multiples visages, un seul fil conducteur : la musique. Dans son roman, Johanne Pothier met de l’avant ces rencontres qui nous marquent si profondément qu’elles nous suivent tout au long de la vie, pour le meilleur ou pour le pire. Ses deux protagonistes, prisonnières de destins que d’autres leur ont imposés, se débattent tant bien que mal pour vivre malgré les fantômes du passé. Trop souvent, la fuite est leur seule réponse. Un texte vibrant au rythme d’une musique qui donne froid dans le dos. »
- Jacob Riverin, Librairie Les Bouquinistes