Pierre Gagnon a passé les étés de son enfance en Beauce, chez ses grands-parents. Durant ces périodes de quelques semaines qui lui apparaissaient sans fin, il s’amusait, bien sûr, mais il se questionnait aussi. Sur tout, sur rien, et sur la raison pour laquelle il existait une route du Président-Kennedy. Des Beaucerons racontaient qu’un jour l’homme le plus puissant du monde était passé avec sa troupe sur ce chemin, en route vers l’État du Massachusetts. Et Pierre y croyait dur comme fer. Tout comme il croyait ce que lui disait sa grand-mère, pour lui faire prendre conscience de la pauvreté des gens de la campagne, de ces familles ne possédant qu’un seul vélo pour huit enfants, le plus âgé les genoux sous le menton et le cadet passant sa tête sous la barre horizontale pour arriver à toucher les pédales. Ces mêmes familles qui trouvaient le courage d’adopter des enfants, parfois handicapés, comme si l’amour, à l’inverse des pommes de terre, était une denrée inépuisable, en plus de servir à soulager les plus misérables que soi. Marqué par ces étés parmi les foins et les carcasses de voitures accidentées, ses plus beaux étés, Pierre Gagnon a imaginé un roman de misères et d’amour, d’espoir et de fatalité.
Un petit garçon grandit en Beauce, près de la route du Président-Kennedy, « l’homme le plus puissant du monde ». Né d’une mère triste et d’un père qui fait revivre les voitures mortes, ses journées se passent à nourrir un chien perdu et à prendre soin de Philomène, soeur d’adoption pas comme les autres. Cette collectionneuse d’étoiles qu’il aimera au-delà du malheur. Laissé à lui-même parmi les carcasses de voitures abandonnées et bercé par la rumeur d’une famille sur le point d’éclater, le garçon tente de se faire une raison. Peut-être prendra-t-il la route à son tour, pour aller à la rencontre de celle qu’il a aimée plus que tout.
Après des études au Conservatoire de musique de Québec, Pierre Gagnon fonde le groupe Slick and the Outlags et devient compositeur de musique publicitaire et de thèmes d’émissions. En 2002, il est victime d’un cancer qu’il racontera d’une façon infiniment touchante dans 5-FU, remportant un succès à l’origine de sa passion pour l’écriture. Suivront, notamment, Mon vieux, Cent mètres, Moustache, Réparer Philomène et Bain libre, son neuvième roman.
« Ce qu’on peut retenir du dernier roman de Pierre Gagnon, c’est réellement la force de son écriture. Avec peu de mots, Gagnon arrive à nous emporter totalement dans son histoire. On y est. On pleure avec le jeune héros, on rit avec lui. Ça sent le caoutchouc brûlé, les champs labourés, le soleil sur la tôle de son rang beauceron. On est au fond de cette cour, dans la roulotte de Philomène. On assiste à la distance de la mère, aux patentages du père, sur ses autos, sur sa vie. Le livre traverse l’enfance du narrateur, ses déceptions, ses joies, ses deuils. Le livre est exceptionnellement bien écrit, aussi lumineux que bouleversant. »
- Perrine Gruson, Québec Express« Un roman poétique et bucolique, qui fait réfléchir sur l’essentiel de la vie… C’est de cette façon que je décrirais le magnifique roman de Pierre Gagnon, Réparer Philomène, publié aux éditions Druide. […] À mes yeux, ce roman est sans contredit un chef d’oeuvre de la littérature québécoise, que je vous invite à lire sans délai! »
- Mélanie Bergeron, Fille en quarantaine« Pierre Gagnon a une plume extraordinaire. Pour les amants des mots, ce roman offre une belle sensibilité, une grande humanité et une puissante authenticité à travers des personnages remplis de misères, de brisures, de fissures, mais aussi remplis d’espoir et d’amour. »
- Shirley Noel, Les ArtsZé« Pierre Gagnon nous présente un merveilleux roman inspiré, et d’une sensibilité inestimable. […] Pierre Gagnon a une très belle plume poétique, sensible, et humaine. Ce récit est unique par le choix de chaque mot qui nous fait marcher dans l’enfance, dans les peurs, les peines, les joies, les deuils de ce garçon qui nous révèle pas à pas son histoire. Les personnages sont meurtris, mais ils dégagent de l’amour, du rêve et surtout de l’espoir. C’est un magnifique moment de lecture que je viens de terminer, je ne peux que vous conseiller de lire Pierre Gagnon au moins une fois, parce que moi, j’aime tellement sa plume que je vais le lire encore et encore. »
- Martine Lévesque, Les mille et une pages de LM« Un très bel exercice de style. »
- Daniel Rolland, Culture Hebdo« Le style direct mais imagé de Pierre Gagnon nous fait vivre rapidement ce bout d’enfance magique. »
- Mario Cloutier, En toutes lettres« La prose de Gagnon est utilisée à bon escient avec juste ce qu’il faut de mots pour bien faire comprendre ce qui se passe et ce que les personnages vivent. […] L’écriture de Pierre Gagnon est aussi brillante que toutes les étoiles dans le regard de Philomène. Elle accompagne le lecteur dans cette histoire à la fois, douce, tendre et dramatique… si réelle qu’on aurait envie de retrouver la trace historique de cette petite fille ayant vécu sur le bord de la route du Président-Kennedy avec son grand frère, son père, ses voitures et sa mère à la tête un peu à l’envers. […] un roman d’une grande douceur et d’une infinie tendresse. »
- Marie-Josée Turgeon, Au fil des pages« Ce roman possède la magie d’une relecture à neuf, ce qui n’est pas à dédaigner. Nous sommes dans les années 60, le président Kennedy vient de mourir sous la balle d’un furieux quidam. Chaque ligne dégage la fin de l’insouciance de cette décennie, peut-être parce que la voix qui la narre est celle d’un gamin de 8 ans qui voit ses parents s’éloigner un de l’autre, pour bientôt se séparer. Roman aéré, hautement fragmenté et aussi imagé que sait l’être la poésie. *** ½ »
- Venise Landry, Les Radieuses« [Pierre Gagnon] nous livre un chef-d’œuvre mélodieux, poétique, qui parle de la fatalité, de l’espoir, de l’amour, de la misère… »
- Frédérique Dufort, Salut Bonjour Weekend